mercredi 20 octobre 2010

Rêve (1)

Cette nuit, j'ai demandé à quelqu'un de m'assassiner. Sur le toit d'un immeuble que je ne connaissais pas, assis sur une chaise de plage, j'ai demandé à un homme sans visage de poser le révolver qu'il tenait sur mon sternum et de tirer, d'imprimer le canon de son arme sur mon torse et de me tuer. Je n'ai pas senti la balle percer ma peau et briser mon os. Je n'ai vu qu'une étincelle. Je fixais ma plaie, le trou vermeil qu'on m'avait fait. Mais je ne mourrais pas. Je ne me sentais emporté nulle part; nulle douleur, nulle évanescence. Je ne mourrais pas et j'en voulais à cet homme de ne pas avoir réussi à me tuer, de ne pas avoir réussi à faire quelque chose de si facile. J'étais en colère. La fureur de la douleur impossible. L'ébahissement devant une vie qui s'acharne. Je restai assis, fixant le signe de cette mort sur mon torse qui n'arrivait pas. Puis dans ce sommeil, je me réveillai seul sur cet immeuble avec le jour qui se lève. Puis dans ma chambre, ensuite, je me réveillai chez moi, le matin.

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