mercredi 11 août 2010

Mettre au monde un homme plus vieux que moi. Enfanter goûte le café.

Il y a quelqu'un de plus dans les corridors de mes idées, dans la salle de brassage d'anecdotes qui s'agencent encore en pyramide qui tombe. J'ai érigé un homme, Sébastien, j'ai édifié sa vie pour en faire un personnage qu'il me semblera connaître autant que mes bons amis. Ça commence, je dois dire. Mais ça fait juste commencer, quand même. Je ne sais pas trop s'il m'aidera cet homme que je veux emballer dans le papier.

C'est la première fois que je fais ça : écrire la vie de quelqu'un d'imaginaire, pour connaître quelqu'un, le pousser dans une pièce pleine et lui dire : "Allez! Avancez. Faites comme si je n'étais pas là, oui oui" et me précipiter devant mon ordinateur, écrire. Dans ce cas, écrire? ou décrire? J'espère que ça ne fonctionnera pas à ce point.

Je pourrais m'acheter du linge, un beau chapeau, et le vivre ce pauvre homme avec une vie qui tient sur trois pages Word simple interligne police Times à 12p. Aller dans un bar et parler au barman de cette vie qui sera la mienne pour le moment. Me foutre une belle grosse nostalgie carrée au visage et parler de ma jeunesse Word simple interligne police Times à 12p. Lui donner un beau relief de métropole. Attribuer des odeurs à des souvenirs. Chercher du regard des gens que j'évite pour m'assurer qu'il/qu'elle n'est pas là. Vous savez, les choses qu'on fait.


©Charles Dionne 2010

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